mardi 6 juillet 2010
MAHDIA - Ville Ou Presqu'île Côtière
Construite à l'origine sur une presqu'île de 1 400 mètres de longueur sur 500 mètres de largeur, elle abrite l'un des premiers ports de pêche du pays.
La cité est un centre tertiaire qui a développé peu à peu un pôle d'enseignement supérieur, notamment avec l'établissement de l'Institut d'économie et de gestion en 1999.
Si le centre historique se situe sur la presqu'île, la ville s'est étendue vers l'intérieur des terres avec les quartiers d'Hiboun et de Zouila notamment.
- L'histoire
Sa situation géographique stratégique et ses fortifications permettent à la ville, connue successivement sous les noms de Jemma, Aphrodisium et Cap Africa, de jouer un rôle de premier plan dans le bassin méditerranéen jusqu'au XVIe siècle.
Mahdia est tout d'abord un comptoir phénicien puis romain sous le nom d'Aphrodisium. L'épave de Mahdia, remontant au Ier siècle av. J.-C. et chargée d'objets d'art athéniens a été retrouvée au XXe siècle à six kilomètres au large de Mahdia ; elle fait de cette dernière l'un des plus riches sites de l'archéologie sous-marine en Tunisie.
L'année 916 voit l'arrivée du premier calife fatimide Ubayd Allah al-Mahdi qui donne son nom actuel à Mahdia. La ville devient ainsi la capitale des Fatimides en 921 et le reste jusqu'en 973, date à laquelle Mahdia est remplacée par Le Caire.
Assiégée durant huit mois (944-945) par les kharidjites sous la conduite de leur chef Abu Yazid, la ville résiste victorieusement.
En 1057, les Zirides s'y réfugient face à la menace des Hilaliens. Le roi normand Roger II de Sicile l'occupe en 1148 et maintient son assise jusqu'à la chute de la ville, dans les premiers jours de 1160, aux mains des Almohades. La ville perd alors son importance politique au profit de Tunis mais n'en demeure pas moins un important port. La ville fait face au cours de son histoire à plusieurs sièges.
En 1390, devant la perte de ses positions commerciales en Tunisie en faveur de Venise, Gênes organise une expédition militaire à laquelle elle souhaite donner le caractère d'une nouvelle croisade, au prétexte de se venger de la piraterie des barbaresques contre les chrétiens ; la cité obtient l'assistance d'un corps de seigneurs franco-anglais, dont Louis II de Bourbon qui en prend le commandement.
La place, forte défendue par les Berbères de Bougie, de Bône, de Constantine et d'autres régions du Maghreb, venus au secours des Tunisiens, résiste à toutes les attaques. Les Européens, que les mésintelligences ne tardent pas à diviser, sont obligés de reprendre la mer après 61 jours de combats infructueux.
Mahdia est prise au XVIe siècle par le corsaire Dragut qui en fait son repère. Charles Quint s'empare de la ville en 1550 et les Espagnols y restent jusqu'en 1554. En repartant, ils font sauter les remparts que les Ottomans ne reconstruisent que partiellement à leur retour. La ville retrouve peu à peu son calme et devient l'un des plus grands ports de pêche de Tunisie.
- Architecture et urbanisme
Mahdia compte des monuments et sites dignes d'intérêt. Skifa Kahla ou Bab Zouila, une importante porte fortifiée datant du XVIe siècle, constitue encore l'un des points d'accès au centre historique de la ville et l'un des rares vestiges des anciens remparts ; Bordj El Kébir, une forteresse, dotée d'un passage voûté et courbé menant dans une cour imposante, surveille depuis 1595 la pointe du cap Afrique.
La Grande Mosquée, fondée en 916 par le chiite Ubayd Allah al-Mahdi, a la particularité d'être dépouvue de minaret ; elle a subi plusieurs modifications et rénovations pour être finalement reconstruite entre 1961 et 1965 conformément au premier plan du Xe siècle.
Mahdia est aussi connue pour son cimetière situé en front de mer, au bout de la presqu'île.
Aujourd'hui, l'économie de Mahdia est principalement axée sur le tourisme, la pêche et l'huile d'olive.
Premier port de pêche de Tunisie, il est très animé, à certaines heures, et possède ses propres conserveries conditionnant le poisson bleu. On peut y admirer des chalutiers équipés pour la pêche au lamparo (nocturne). La ville située à l'est d'une grande oliveraie abrite des huileries permettant de produire de l'huile d'olive mais aussi du savon (produit à base de 72 % d'huile d'olive).
La ville est aussi connue pour ses tissages (soie et laine) et son artisanat (bijoux, cuir et bois).
Les plages de sable blanc, les nombreux hôtels et l'histoire tourmentée de la cité en font donc une station balnéaire appréciée. La zone touristique est située au nord de la ville, plus précisément en face du quartier de Hiboun.