Elle est souvent présentée comme une station balnéaire, l'une des principales de Tunisie.
Le noyau d'Hammamet est constitué par sa médina mesurant environ 200 mètres sur 200 mètres.
La zone touristique se divise, à partir du centre, en deux sections : la plus petite et plus ancienne (Hammamet Nord) s'étale vers Nabeul et la plus grande et plus récente (Yasmine Hammamet), située à plusieurs kilomètres à l'ouest, s'étale en direction de Bouficha.
- Antiquité : Nécropole de Pupput
- Moyen Âge
En 678, avec la conquête arabe du cap Bon, Pupput est passée sous silence par les sources arabes : la cité désaffectée tombe en ruine. Les Arabes, pour des considérations d'ordre géostratégique, lui préfèrent le site de l'actuel médina qui se trouve sur un petit cap au nord de Pupput. Le nom arabe d'Hammamet est mentionné pour la première fois par le géographe arabe Al Idrissi au XIIe siècle dans un ouvrage qu'il aurait composé vers 1154 sur ordre du roi normand Roger II de Sicile.
Il la présente comme un fort ou château (ksar) : « Au cap d'El Hammamat se trouve un château édifié sur un promontoire qui s'avance dans la mer à environ un mille ». Ce fort, dont la construction remonterait aux années 893-914 fait partie d'une série de ribats similaires ayant pour rôle de défendre le littoral des razzias. Il est probable qu'Hammamet aurait servi d'avant-poste littoral jusqu'en 1186-1187, date à laquelle la ville est détruite impitoyablement par les banu Ghaniya venus des îles Baléares.
Une agglomération urbaine se développe autour de ce fort, avec la fondation d'une partie de la mosquée au XIIe siècle, à une époque critique de l'histoire de l'Ifriqiya : invasion normande ajoutée à l'invasion hilalienne et à l'effondrement de l'état ziride. À partir du XIIIe siècle, il ne s'agit plus d'un fort mais d'une ville.
Un voyageur marocain parle, en 1289, de la petite ville d'Hammamet et de ses remparts blanchis à la chaux. Sous les Hafsides, on s'empresse de construire les remparts de la ville, qui auraient été achevés vers le milieu du XIIIe siècle, pour renforcer l'armature défensive du littoral. On ordonne par ailleurs d'achever la construction de la Grande mosquée d'Hammamet. Les deux monuments, comme tant d'autres, sont construits en matériaux prélevés sur les sites antiques voisins. La ville prend alors une certaine importance et devient le lieu de résidence du cadi. En outre, il semble que la ville connaisse, par moments, une relative prospérité économique qui explique en partie les incursions et les assauts acharnés dont elle fait l'objet tout au long du XIVe siècle de la part des pirates pisans et catalans. Les quelques fortifications et restaurations dont elle bénéficie aux XIVe et XVe siècles, en l'occurrence la consolidation des remparts et l'édification de la kasbah sur l'emplacement d'un fort datant du XIIe siècle, ne peuvent mettre fin à ces incursions et razzias meurtrières.
Au XVIe siècle, son déclin s'accentue : « Elle est habitée, selon Léon l'Africain, par de très pauvres gens. Tous sont pêcheurs, bateliers, charbonniers et blanchisseurs de toiles. Cette ville est tellement imposée par les rois [hafsides] que les pauvres gens sont presque mendiants ». Proie tentante, elle souffre désormais des rivalités de deux nouveaux maîtres de la Méditerranée : les Ottomans et les Espagnols. Ces derniers finissent par s'imposer : la ville est conquise et la population subit des atrocités en raison de sa neutralité dans la rivalité hispano-turque.
- Époque moderne
Suite à la conquête de
Avec l'afflux de réfugiés andalous chassés d'Espagne au début du XVIIe siècle, l'agriculture maraîchère et l'arboriculture connaissent une relance remarquable au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
Hussein I Bey, fondateur de la dynastie husseinite, visite la ville en 1727 et ordonne la construction d'une nouvelle mosquée et la restauration de la Grande mosquée et des remparts de la médina.
Sous Hammouda Pacha, l'artisanat textile connaît un essor remarquable. Mais le XIXe siècle est une période de difficultés au cours de laquelle la population devient de plus en plus victime de la ponction fiscale des beys et de la pression européenne.
- Époque contemporaine
En
Désormais, la ville subit le choc de la modernité : la médina avec ses différents pôles et structures se marginalise progressivement au profit d'un nouveau noyau urbain extra muros.
La ville inaugure plusieurs commodités urbaines : chemin de fer (1899), électricité, téléphone, école française, église catholique (1884), etc. Avec la création de la municipalité en 1942, d'autres commodités sont introduites. Célèbre pour ses citrons, Hammamet demeure avec Nabeul (jusqu'en 1930) la première zone agrumicole du pays.
De nombreux écrivains-voyageurs en quête essentiellement d'exotisme et de pittoresque décrivent et chantent la beauté d'Hammamet par l'image et le texte, contribuant ainsi à la renommée de la ville. Dès lors, Hammamet devient une station de villégiature hivernale fort prisée et déjà assez fréquentée au début du XXe siècle. Avant la Première Guerre mondiale, August Macke, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, André Gide et Oscar Wilde sont également séduits par la ville.
À la suite du krach de Wall Street en 1929, un milliardaire roumain, Georges Sebastian, découvre Hammamet et s'y fait construire une villa de rêve. Il y invite ses amis. Séduits par le charme de l'endroit, certains acquièrent de petites maisons dans la médina et les transforment à leur goût alors que d'autres préfèrent construire à la campagne de somptueuses villas imitant le style arabo-musulman de la villa Sebastian.
Hammamet attire alors d'autres célébrités tels Jean Cocteau, Wallis Simpson et le duc de Windsor. La Seconde Guerre mondiale met à dure épreuve la population hammamétoise. Le palais de Sebastian est réquisitionné en 1943 par le maréchal Rommel qui y installe son quartier général. Durant la guerre, d'autres célébrités de passage fréquentent les lieux tels Winston Churchill, les généraux Von Arnim, Montgomery et Eisenhower et le roi George VI.
Après la guerre, Hammamet redevient un havre de paix et accueille de temps à autres des hôtes prestigieux tels Bettino Craxi, Sophia Loren, Adamo ou Frédéric Mitterrand.
Hammamet devient ainsi une véritable ville cosmopolite préparant les conditions du développement touristique après l'indépendance (1956).
Pour découvrir la médina et pouvoir déambuler dans ses ruelles en toute tranquillité, profitez de la douceur matinale. Laissez-vous alors porter par le hasard et perdez-vous dans le dédale de venelles qui offre à chaque tour et détour son lot d’étonnement et d’enchantement. Au cours de votre flânerie, vous découvrirez des maisons chaulées de blanc, ornées par des moucharabiehs et des fenêtres grillagées couleur bleu azur, des portails en bois vernis, sculptés et cloutés, des grappes de fleurs roses, mauves, écarlates retombant sur des murs immaculés.
Au bout d’une ruelle, une porte presque close laisse juste entrevoir l’intérieur d’un patio. Un peu plus loin, ce sont les effluves émanant d’une cuisine qui attisent déjà l’appétit tandis que par là, ce sont les fragrances de jasmins (fleur emblématique de la ville), de géraniums et de bougainvillées qui enivrent les sens.
Profitez en également pour faire quelques haltes dans les nombreuses échoppes regorgeant d’objets les plus divers. Puis la Kasba, forteresse édifiée au XVe siècle. Les remparts qui longent la mer offrent une vue imprenable sur la baie d’Hammamet et ses bateaux de pêche qui jonchent la plage toute proche.
Jouxtant le fort et faisant face à la Méditerranée, le café maure Sidi Bouhdid est également l’un des points de passage obligé. Celui-ci porte le nom d’un saint vénéré par les Hammamétois dont le marabout se trouve à l’intérieur de l’établissement. Vous pourrez vous allonger dans le patio et vous laissez bercer par la musique locale. Entre volutes de narghilés et émanations des thés à la menthe qu’il est doux de se laisser aller aux rêveries..
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire